jeudi 18 février 2010

l'importance de l'orientationen générale et en particulier l'orientation scolaire

L’ORIENTATION SCOLAIRE



Les jeunes apprenants après l’obtention du baccalauréat sont confrontés à moult problèmes : le choix de l’université, l’habitat pour ceux venant des campagnes et ou les zones reculées. Mais le souci majeur reste l’orientation scolaire.
L’orientation c’est la tendance donnée à quelqu’un ou à quelque chose. Pour ce qui est de l’école, c’est la direction à prendre, le chemin à emprunter, la filière à choisir. Seulement, celle-ci dépend de plusieurs paramètres : nos aptitudes intellectuelles, nos ambitions ; notre volonté personnelle. Cependant le choix doit être très objectif sinon on tombe dans l’erreur antithèse de la confusion. C’est pour pallier à ce mal que le jeune étudiant doit se faire guider par un conseiller d’orientation qui est la personne ressource. Mais ce dernier a le devoir de donner des conseils, de présenter les différentes filières en insistant sur les aptitudes à avoir ainsi que sur les débouchés. Aussi, le spécialiste ne doit pas choisir une filière pour l’étudiant. Celui-ci est en dernier ressort le seul à pouvoir faire ses choix et les assumer.

L’orientation est très délicate et a un impact considérable sur l’apprenant. En ceci qu’il peut être positif s’il est un choix objectif car ne dit-on pas que « quand on sait ou on va on se perd rarement en chemin » ? Et un impact négatif si on se laisse guider par le suivisme ou par nos sentiments. La conséquence évidente est que soit on reprend la première année ; soit on change d’école ou encore on dort sur nos lauriers en décidant simplement de mettre fin ) nos études . Une vérité s’impose donc c’est celle de faire le bon choix pour éviter les obstacles à notre réussite.


Bien plus, au-delà du plan scolaire, l’orientation doit se pratiquer au quotidien. Dans la mesure ou dans tout ce que nous entreprenons il nous faut une méthode à suivre, une direction c’est pourquoi on pourrait s’accorder avec cette pensée suivant laquelle « il n’a pas de vent contraire pour celui qui sait ou il va ».

mercredi 17 février 2010

Location des marmites

Désormais il y a une solution à vos problèmes de cuisson. Pour toutes vos grandes cérémonies : mariage, baptême et autres louez les marmites à charbon ou à bois chez madame veuve Ngando à la Safel Bonantoné. Ou tout simplement appelez les numéros suivants pour ample informations :

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Merci pour notre confiance et votre fidélité à notre égard


Ndjanjo Ndedi Emma-Maximine
philo 3 Présidente

mardi 16 février 2010

interprétation du mythe d'androgine

NOTE DE LECTURE SUR L’interprétation du mythe de l’Androgyne, tiré du Banquet de Platon, éd. Classiques de poche, traduction de Philippe Jaccottet, (p65-75).



Le Banquet se déroule après la remise de prix d’ Aghaton suite à la présentation de l’une de ses pièces théâtrales. Le thème retenu à cet effet est l’éloge sur l’amour .Aristophane pense à ce sujet que l’amour est la reconstitution de l’unité perdue .dans ce sens il partage à peu prés le point de vue que Diotime sur l’intentionnalité .Mais cette position s’éloigne de celle de ses prédécesseurs comme Phèdre qui pense que l’amour et Zeus sont une et même chose .ou encore de Pausanias qui s’arrête sur l’Aphrodite male et femelle. Cependant quel peut bien être l’apport d’une telle analyse sur le plan de la pensée en générale, et sur l’Afrique en particulier ? La réponse à cette préoccupation passe premièrement par une analyse du mythe proprement dit, de ses limites et de son mérite.
Le mythe de l’androgyne est une explication de la création .A l’origine il y-a trois types d’espèces .l’Aphrodite masculin qui vient du soleil le genre féminin de la terre et le genre mixte l’androgyne est issu de la lune .C’est cette dernière espèce qui est l’objet de notre devoir.
L’androgyne était à la fois mal et femelle .Il était bisexué comme l’escargot .Et pouvait se satisfaire sans problème, pour cela il a cru se suffire au point de ne plus avoir besoin des dieux .pire encore leur tenir tête, les insollenter.c’est une telle audace et un tel orgueil qui a amené les dieux à manifester leur mécontentement .et Zeus à les diviser pour punir ce mécontentement .Aristophane peut alors dire que : « ne pouvant plus supporter leur manque de respect .Zeus décida de les couper en deux :afin de les affaiblir et multiplier le nombre de fidèles »1. C’est depuis cette période que les hommes sont toujours entrain de rechercher cette moitié perdue .Et tant cette autre partie de nous n’est pas retrouvée on n’aura jamais de stabilité sentimentale .on voit donc que ce mythe met également en exergue l’origine de l’adultère chez les hommes .Cependant Zeus après cette séparation a déplacé les sexes du derrière pour le devant afin de permettre à l’homme et à la femme de s’accoupler par la pénétration de l’un dans l’autre et d’enfanter.
On voit de ce qui précède que l’auteur en introduisant l’espèce mixte fait une sorte de révolution par rapport à ses prédécesseurs à l’instar de Pausanias qui distingue deux espèces l’Aphrodite vulgaire et l’Aphrodite céleste .Aussi il fait une nette différence entre l’amour et Zeus qui était considéré par Phèdre comme une même chose .Pour Aristophane l’amour est amour de quelque chose ou de Quelqu’un autre que nous .Dans cette perspective on parle de l’amour comme intentionnalité .Bien que la conception du poète soit un dépassement de ses prédécesseurs ;il reste qu’il y-a des similitudes entre ces positions .Car lorsque qu’Aristophane dit que quand on trouve notre moitié ,on ne peut plus se séparer .C’est un tel amour que Pausanias qualifiait de céleste .Et pour Eryximaque c’est un amour jeune .on ne s’étonnera donc pas de ses voir amants « s’embrasser ,s’entrelacer ,brulant de ne faire plus qu’un ,l’inanition et l’inactivité ou les réduisait le refus de rien faire l’un sans l’autre les tuait »2.
Ce mythe dénonce la pédérastie qui était encrée dans les mœurs des athéniens et qui est un obstacle à la procréation. Pour revaloriser l’androgyne qui nous permet d’enfanter et d’exprimer nos sentiments à visage découvert .Même si c’est dans une certaine mesure une justification à la naturalité de l’homosexualité .Aussi dans un monde capitaliste comme le notre ou l’amour vraie a perdu tout son sens ,on comprend que ce texte nous aide à voir plus clair dans la mesure ou rien n’est au dessus de l’amour .Cette satisfaction esthétique que nous ressentons quand nous sommes accompagnés de l’être aimé n’est comparable à aucune autre ne fusse que la satisfaction corporel.



Il a été question pour nous de parler de l’origine de l’amour en partant du mythe d’androgyne. A partir de ce dernier on voit que l’instinct sexuel est compris comme aspiration à une forme d’intégrité originelle .Tout consiste donc à laisser l’humain désormais plein de regret, à la recherche non de l’âme sœur mais du corps-jumeau, une image impérissable .Le but de l’auteur est de justifier toutes formes de relations existantes à Athènes. Et nous Africains nous devons comprendre que l’amour ne se prescrit pas comme c’est le cas d’un remède. Et arrêter de forcer les mariages .Si on ne veut pas connaitre le même sort que les occidentaux qui de plus en plus capitalisent l’amour tout comme les mariages.


Ndjanjo Ndedi Emma-Maximine
philo3 Présidente

la question de la révolution dans le consciencisme de KWAME NKRUMAH

PLAN DETAILLE
I- LA REVOLUTION COMME RUPTURE DE L’ORDRE EXISTANT

1- L’origine de la révolution en philosophie : Thalès et Héraclite
2- La révolution n’est pas une réforme
3- La révolution est l’instauration d’un ordre social nouveau

II- LA TRANSFORMATION DU MONDE PEUT ETRE UNE FAÇON POUR L’HOMME DE S’AFFIRMER

1- Le capitalisme n’est pas le seul système passible d’inciter la révolution
2- Le respect de la place de chacun dans la société empêcherait la révolution
3- La naissance des problèmes nouveaux entraine des solutions nouvelles
III- LE SOCIALISME EN TANT QUE SYSTEME QUI LIMITERAIT LA REVOLUTION

1- L’homme comme fin
2- Le matérialisme comme gage de l’équilibre social
3- Le socialisme est le système qui sied mieux à l’Afrique

CONCLUSION

INTRODUCTION

Kwame Nkrumah est né en 1909 et décède en 1972. Philosophe ghanéen et homme politique ; il s’est préoccupé de plusieurs problématiques qui minaient son époque et pour cela est d’un grand apport dans la pensée, On pense notamment à la division des classes sociales, au néocolonialisme, à l’indépendance africaine, à l’unité africaine et sa doctrine : le consciencisme qui est le titre de l’ouvrage dans lequel notre thème est tiré. A savoir la question de la révolution chez Nkrumah. Ce qui fait problème dans ce thème ; c’est le fait que l’auteur du Consciencisme pense que la révolution est due à un malaise social. Autrement dit qu’elle est le fait d’un système, celui capitaliste. Seulement soutenir un tel point de vue n’est t-il pas avoir une vision très simpliste de la chose ? Sinon la révolution ne va-t-elle pas au-delà du système pour devenir le propre de l’homme ? Résoudre un tel problème revient à présenter la vision nkrumahienne de la révolution ; ensuite montrer en quoi celle-ci pourrait s’avérer problématique enfin voir de plus prés cette position de Nkrumah qui en dernier ressort débouche sur la politique.












I- LA REVOLUTION COMME RUPTURE DE L’ORDRE EXISTANT

1- L’origine de la révolution en philosophie : Thalès et Héraclite
Avant les présocratiques, les hommes justifiaient tout par les dieux : c’est l’état théologique d’Auguste Comte. La philosophie commence depuis que les hommes ont entrepris de tout expliquer par la raison et la raison seule. Ainsi Thalès est à l’origine de deux révolutions. La première, est due à sa tentative d’expliquer la nature en termes de nature. A la question de quoi sont faites les choses ? Il répond elles sont faites de l’eau. La seconde consiste en sa croyance que l’unité de la nature résidait non dans son essence mais dans sa matérialité.
Bien plus Nkrumah pense que c’est à Héraclite que nous devons la notion d’évolution dans la société avec son fameux pan tare « tout coule rien ne demeure ».Chez ce philosophe également tout est un. Mais le feu la substance fondamentale, subit des transformations en d’autres choses. Héraclite peut alors affirmer qu’ « il y a en tout un potentiel permanant d’instabilité qui rend possible les transformations » .Le monde dans cette perspective est en perpétuel changement. Les objets ne sont stables qu’apparemment : ils sont tous de délicats équilibres de forces. Cette opposition de force parait si fondamentale aux yeux d’Héraclite, que sans elle, tout disparaitrait. Un objet est donc l’accord de tensions opposées et, sans la tension, l’objet n’existerait pas.
Les lois sociales, elles aussi sont conçues de la sorte par Héraclite. Il y voit l’accord des tensions, la résultante de tendances opposées. Sans cela, il ne pourrait y avoir de lois. On peut voir qu’Héraclite concevait la société comme un dynamisme dans lequel, de la lutte des contraires jaillit un accord.
Cette lutte des contraires est indispensable à la création et à l’évolution tant dans la nature que dans la société. Sur le plan social, cela veut dire que la société est en révolution permanente, et que la révolution est indispensable à l’évolution et au progrès. L’évolution par la révolution est pour Héraclite, la pierre de touche du progrès.
De ce qui précède, la révolution est une évolution permanente des choses existantes. Dans cette perspective, elle est différente de la réforme. C’est l’objet de la seconde partie.
2- La révolution n’est pas la réforme
La réforme est une amélioration d’une chose. Non pas une rupture d’avec la chose. C’est le changement d’un aspect. Pour Nkrumah, l’essence d’une réforme est de combiner la continuité du principe fondamental et un changement tactique de mode d’expression de ce principe. « La réforme n’est pas un changement de pensée, mais de ses modes d’expressions ; non un changement sur ce qui est dit, mais un changement de langage » . Dans le capitalisme, la féodalité subit une réforme ou plutôt en bénéficie. Et le principe fondamental de la féodalité atteint simplement un niveau supérieur de subtilité. Dans l’esclavage, on croit que l’exploitation, l’aliénation des fruits du travail des autres exige un certain degré de sujétion politique et foncière. Dans la féodalité, on croit qu’un moindre degré de la forme de sujétion permet d’obtenir le du résultat.
Dans le capitalisme, on croit qu’un degré encore au dessous est suffisant. De la sorte, on calme la démangeaison psychologique de la révolution. Et un nouveau bail est accordé à l’exploitation. De même quand on parle dans le capitalisme de la plus value. Ceci renvoie aux bénéfices dus aux heures supplémentaires. Un exemple de cas pratique. Si l’ouvrier dans une usine de pattes alimentaires peut emballer deux cent sachets de patte en huit heures, on lui demande de faire le même travail pendant dix heures. On comprend qu’on n’a pas changé grand-chose. Puis que les deux heures supplémentaires ne sont pas payées. Ou encore on lui propose de travailler pendant six heures de temps ; mais cette fois, il doit produire deux cent dix sachets en six heures. De la sorte, le capitalisme continu de faire des plans prétentieux qui le caractérisent en vue de réformes insignifiantes, tout en obligeant d’une façon ou d’une autre, une fraction de la société à se tenir à la disposition de l’autre, qui vit de la première. La différence entre le capitalisme et l’esclavage ou la féodalité consiste autant dans les méthodes par lesquelles on lie la main-d’œuvre que dans le mode de production. «Le capitalisme n’est que l’esclavage pratiqué par des gentlemen » .
Dans les réformes, les principes fondamentaux sont maintenus ; on ne modifie que les détails de leur expression. Pour reprendre un mot de Karl Marx, elle laisse intact les piliers de l’édifice. Quelque fois, la réforme peut avoir été provoquée par la nécessité de préserver les principes fondamentaux. «La réforme est tactique de conservation » . On comprend de ce qui précède que la réforme ne permet pas le progrès. Elle est plutôt un moyen qui renforce le statut quo. C’est pourquoi si nous voulons évoluer, nous ne devons pas lui faire confiance. Pour Nkrumah, la révolution seule est passible de progrès.


3- La révolution est l’instauration d’un ordre social nouveau.
Elle est due à un mécontentement de l’ordre existant. C’est une négation de la réalité pour une autre plus favorable. C’est dans sens que le philosophe ghanéen pense que la révolution a deux aspects :
 Elle s’oppose à un ordre ancien
 Et lutte pour un ordre nouveau
La révolution implique donc une praxis. Et n’intervient que dans une société de classes. Comme c’est le cas d’une société capitaliste. Une classe bourgeoise qui exploite et une classe prolétarienne qui est exploitée. «La base d’une révolution est créée quand la lutte des classes au sein d’une société donnée aboutit à un accord et à un désir de masse de changer ou de transformer cette société par une action positive » . C’est alors que sont créées les bases de la plus haute forme d’action politique qu’une révolution atteint sa perfection et que les salariés et les paysans réussissent à renverser toutes les autres classes. L’interaction entre la modification des conditions sociales d’une part, et le contenu de la conscience des peuples d’autre part ne se fait pas à sens unique : les conditions peuvent être modifiées par une révolution et les révolutions sont « le fait d’hommes, d’hommes qui pensent en hommes d’action et agissent en hommes de pensée » . Toute vraie révolution est donc un programme et dérive d’un principe nouveau, général, positif et organique. La première chose nécessaire est d’accepter le principe. Puis son application doit être limitée à des hommes qui y croient, et dégager de tout lien de tout rapport avec quelque principe que ce soit qui s’y oppose. Frantz Fanon va dans le même sens lorsqu’il dit : « la révolution en profondeur, la vraie parce que précisément elle change l’homme et renouvelle la société, est très avancée. Cet oxygène qui invente et dispose d’une nouvelle humanité, c’est cela aussi la révolution » .
Aussi pour Nkrumah, puisqu’une révolution est un changement d’un ordre ancien, elle devrait être propulsée par une idéologie. Laquelle après renversement de la classe dominante prendrait le pouvoir. On croit souvent que l’idéologie doit être consignée dans les ouvrages destinés uniquement à provoquer une transformation radicale de la société. Même quand elle est révolutionnaire, «une idéologie n’exprime pas simplement le désir d’abolir l’ordre social existant ; elle cherche aussi à défendre et à maintenir l’ordre nouveau qu’elle instaure » . La révolution est donc indispensable à l’avènement du socialisme. Vu que les doctrines socialistes et communalistes sont pleinement révolutionnaires. Sur le plan philosophique, c’est le matérialisme qui assure la seule transformation efficace de la nature, et le socialisme qui tire de cette transformation le développement maximum. Cependant doit- on voir en la révolution uniquement la stigmatisation d’un malaise social ? Ne peut-on pas voir en cela une façon pour l’homme de se poser entant qu’homme libre ?

II- La transformation perpétuelle du monde peut être un moyen pour l’homme de s’affirmer
Quand nous nous référons aux différentes évolutions de l’homme en science, on constate qu’en fonction qu’il quitte un stade de vie pour un autre son mode de vie se transforme. D e l’homo habilis à l’homo erectus, l’homme quitte du stade de la chasse pour fabriquer les outils. Et par la suite, l’homme sapiens est l’homme sage. Qui vit en société organisée avec ses semblables. On voit que à chaque moment de sa vie, l’homme est amené à changer sans même qu’il soit marginaliser ou encore qu’il se trouve en difficultés. On pourrait donc penser que par nature l’être humain est en perpétuel révolution. Dans cette perspective y-a-t-il encore un système qui pourrait être à l’origine de la révolution ?
1- Le capitalisme n’est pas le seul système qui connait les révolutions.
Le féodalisme, la monarchie ou du encore le communisme ont connu des révolutions à un moment ou le besoin se faisait sentir. Nous pensons par exemple à la révolution française qui a eu avant tout pour objectif et résultat non seulement de faire passer le pouvoir d’Etat de l’aristocratie féodale à la bourgeoisie capitaliste-commerciale, de briser en partie l’ancien appareil répressif d’Etat et de le remplacer par un nouveau, mais aussi de s’attaquer à l’appareil idéologique d’Etat n°1 : l’église. D’où la constitution civile du clergé, la confiscation des Biens d’église, et la création de nouveaux appareils idéologiques d’Etat pour remplacer l’appareil idéologique d’Etat religieux dans son rôle dominant. Aussi, nous pouvons noter l’URSS qui a connu des soulèvements des ouvriers pour l’amélioration de leur condition de vit : c’est la révolution Bolchévique en 1917 avec comme leader Lénine. Bien plus, à l’intérieur du capitalisme, il y a une série de révolutions sans que cela aboutissement de ce système. Mais plutôt à son renforcement, à sa pérennisation à travers l’amélioration de certains de ses aspects. C’est ce qui a amené Karl Marx à affirmer dans Le manifeste du parti communiste que La bourgeoisie (…) est elle-même le produit d’un long développement, d’une série de révolutions dans le mode de production. On comprend alors que le problème de la révolution ne se pose pas à l’intérieur d’un système précis. Il peut être si on est dans la logique de Platon, du au fait que les gens ne sachent pas leur place dans la société.
2- Le respect de la place de chacun de la société empêcherait la révolution : Platon
Dans la société idéale, telle que proposée par Platon dans La République, le changement de l’ordre social n’est pas possible. Dans la mesure où la société est divisée en classes et en fonction des classes nous avons les âmes. Au bas de l’échelle nous avons l’âme en bronze qui est le propre des cultivateurs. Ensuite, l’âme en argent détenue par les hommes de l’armée qui sont là pour défendre la nation au cas où celle-ci est attaquée par l’ennemi. Enfin l’âme en or des dirigeants qui sont des philosophes. Ils ont su faire l’ascension vers l’être. Et sont les seuls capables d’appliquer les valeurs cardinales telles que le Bien, le juste, la tempérance, le juste milieu, le noble mensonge etc. Le respect de la société a au moins une fonction :
 Elle permet la cohérence sociale
 Et assure l’unité du pays.
Pour éviter qu’une des classes ne se soulève contre la classe dirigeante ; Platon propose le noble mensonge, qui est un mensonge fondamental et préconise ceci en substance :
 Tout ce qui est appris et qui se passe dans la société comme particularisme ou division est un « songe ».Tous les citoyens ont été élevés au paravant au sein de la terre et y ont acquis tout ce qui les distingue. Ensuite la terre les a fait surgir et ils ont pour devoir de la défendre comme leur « mère » et de traiter tous les autres citoyens en « frère » car étant tous issus de la même « mère ».
C’est Dieu lui même qui a crée les différences sur terre en façonnant l’âme de ceux qui sont aptes à commander avec l’or, celles des auxiliaires avec l’argent et celle des travailleurs avec le fer.
 Platon conclut qu’en faisant croire cette fable aux enfants de la cité idéale cela sera bien propre à leur inspirer plus de dévouement pour la cité et leurs concitoyens. La fraternité civile culminera dans le patriotisme et permettra d’éviter une perpétuelle révolution.
3- La naissance des problèmes nouveaux entrainent des solutions nouvelles.
Quand nous jetons un regard sur l’histoire du monde, nous constatons que la société est toujours en perpétuelle évolution. Ceci peut être compris par le fait qu’à un moment donné, l’homme a besoin de quelque chose de nouveau pour s’épanouir davantage. Hegel l’avait déjà dit en ces termes « toute philosophie est fille de son temps. Appelée à perdre sa validité lorsque toutes les conditions qui l’ont fait naitre sont révolues ». Tout système est appelé à être remplacé quand il ne satisfait plus les exigences de l’heure.
Bien plus, pour Paul Karl Feyerabend, aucune vérité n’est absolue. C’est aussi le cas pour tout système. Puisque la réalité est complexe et a plusieurs facettes, nous devons donner la possibilité aux gens de créer autant de système qu’ils veulent. Parce que c’est de la diversité que peut subvenir un meilleur système. Bien que ce dernier à son tour ne soit pas éternel.
Aussi, pour l’auteur d’Against method, même si une chose est critiquée comme c’est le cas du capitalisme, ce n’est pas pour autant que nous devons la mettre de coté. Au contraire nous devons plutôt murir le système en améliorant certains de ses aspects avant de la soumettre à la critique.
Nous avons vu de ce qui précède que l’homme aime bien la révolution, que celle-ci ne se fait pas uniquement quand les hommes ne trouvent pas leur compte dans le système en place. Cependant pour Nkrumah elle serait accentuée dans le système capitaliste c’est pour quoi il propose une autre voie pour diminuer ce phénomène.
III- Le socialisme comme système qui limiterait la révolution
Dans cette partie il sera question de montrer premièrement que dans le socialisme l’homme est une fin, deuxièmement la suppression des classes sociales est un gage pour garantir l’équilibre sociale, et troisièmement que c’est un tel système qui convient mieux à l’Afrique.
1- L’homme comme fin
Ce qui est mis en avant dans le socialisme ce ne sont pas les intérêts, la recherche du profit ce n’est pas qu’une fraction produise et que l’autre vive à ses dépens mais, c’est que toutes les fractions produisent et bénéficient des valeurs créées par le travail. Contrairement au capitalisme, c’est l’homme qui est l’auteur de la production, et c’est à lui que cette dernière bénéficie en dernier ressort. On comprend que le socialisme est humanisme. La question n’est donc pas de savoir s’il y a déjà eu sous le capitalisme un progrès appréciable, mais bien si le progrès dont on reconnait l’existence est suffisant. C’est là que nous découvrons l’un des péchés mortels du capitalisme. Dans ce système sociopolitique, l’homme ne peut plus aborder la nature de façon matérialiste. Cette attitude perd son stimulus humaniste sous l’effet de l’appât du gain. Or si le bonheur est défini dans le contexte social, on peut dire que c’est le sentiment qu’a un homme, à cause d’un contexte économique, politique et culturel donné, d’être en mesure de satisfaire ses aspirations.

2- Le matérialisme comme gage de l’équilibre social
Nous avons précédemment vu que les sociétés stratifiées sont injustes dans la mesure où la classe qui travail ne bénéficie pas des fruits de son dure labeur. C’est ce qui explique très souvent le soulèvement de cette classe. Nkrumah explique que l’idéalisme va de paire avec une société stratifiée et qu’en expliquant la nature et les phénomènes sociaux à l’aide de l’esprit, il favorisait une structure de classes horizontales, une classe écrasant l’autre. Pourtant, le matérialisme va de pair avec une organisation humaniste et qu’étant moniste, et rapportant à la matière et à ses lois tous les faits naturels, il inspirait une organisation égalitaire de la société. L’unité et l’identité fondamentale de la nature suggère l’unité et l’identité fondamentale des hommes vivant en société. Nkrumah peut alors dire : « l’idéalisme pousse à l’oligarchie, le matérialisme pousse à l’égalitarisme » .
3- Le socialisme est le système qui sied mieux à l’Afrique
Avant l’arrivée des Occidentaux, les Africains vivaient en communauté et on observait une division du travail. On n’a qu’à prendre pour exemple les Pygmées chez qui les hommes fabriquaient les outils et chassaient ; pendant que les femmes ramassaient les outils et cueillaient. On comprend que personne n’était aliénée dans l’Afrique antique et que les tâches étaient bien partagées. Le visage traditionnel de l’Afrique implique une attitude à l’égard de l’homme qui, dans ses manifestations sociales, ne peut être qualifiée que de socialiste, ceci parce qu’en Afrique l’homme est considéré avant tout comme un être spirituel doué au départ d’une certaine dignité, intégrité et valeur intérieure. Cette idée de valeur originelle de l’homme nous impose des devoirs de type socialiste. C’est là le fondement théorique du communalisme africain.
Ce fondement théorique s’est traduit au niveau social, par des institutions comme le clan qui souligne l’égalité initiale de tous et la responsabilité de tous pour un. Dans cette perspective, aucun intérêt particulier ne pouvait être considéré comme déterminant ; les pouvoirs législatifs ou exécutifs ne soutenaient les intérêts d’aucun groupe particulier. Le but suprême était le bien du peuple tout entier. Mais vint le colonialisme qui changea tout cela.

















CONCLUSION
Au final, nous pouvons dire que la révolution chez Nkrumah est subsidiaire à un malaise sociale et que c’est le propre des sociétés capitalistes. Mais nous avons vu en deuxième analyse que le changement est au dessus des systèmes. Seulement, pour éviter la révolution il faudrait se rassurer de l’équilibre social, diminuer les injustices à travers la suppression des classes. Et donner la possibilité aux hommes de bénéficier de leur travail. Le socialisme est donc nécessaire pour rendre à l’Afrique ses principes sociaux humanistes et égalitaires. Ainsi, Le panafricaniste pense alors que : «c’est le matérialisme qui assure la seule transformation le développement maximum » .












BIBLIOGRAPHIE

Frantz Fanon, Aujourd’hui et demain, éd. Fernand Nathan, Paris, 1985

Karl Marx, Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste

Kwame Nkrumah, Le Consciencisme, éd. Présence Africaine, 1976

Louis Althusser, Positons, Paris, éd. sociales, 1976



Par NDJANJO NDEDI EMMA-MAXIMINE
PHILO3
PRESIDENTE DU FAS

compte rendu de lecture de problems of empiricism de paul feyerabend

Les empiristes logiques à l’instar de Schlick, Carnap etc., soutiennent l’idée selon laquelle l’expérience ne se suffit pas à elle-même. Elle n’a pas besoin de la théorie pour être comprise. C’est plutôt celle là qui lui donne un sens : « les théories scientifiques possèdent en effet une signification, mais leur signification est seulement due au rapport avec l’expérience ». C’est ce problème traditionnel de la science, le monisme ; qui amène Feyerabend à rédiger Problems of empiricism. Notre tache consiste à expliciter le chap. 8 qui en lumière le pluralisme théorique. L’auteur d’Against method soutient l’idée suivant laquelle le pluralisme est source de progrès. Dans la mesure où c’est en multipliant les théories que nous pouvons avoir la chance de tomber sur une bonne. Avant de développer sa thèse il présente d’abord celui de Kuhn et Lakatos. Qui pensent l’un et l’autre que la science fonctionne comme un paradigme ou un programme de recherche. C’est l’ouverture de la théorie centrale à d’autres théories qui entraine la révolution scientifique. Mais la conception feyerabendienne ne conçoit pas un paradigme standard ou un noyau dur. Plutôt une prolifération continuelle des théories vue qu’elles sont incommensurables les nues les autres.

Le problème traditionnel est celui du monisme soutenu par les partisans du cercle de vienne. Ils soutiennent l’idée selon laquelle les faits se suffisent à eux-mêmes : « Sola experencia ». La science fonctionne comme une église avec les règles pré établies. Elle est alors dogmatique. A la suite du cercle de vienne, nous avons Popper qui apporte un renouveau en proposant la critique à la science. « The idea that knowledge can be avanced by a struggle of alternative views ». Sir Karl voyait en la critique un moyen de faire progresser la science. C’est ainsi qu’il conclut que n’est science que toute discipline pouvant s’ouvrir à la critique. On comprend alors dans cette mesure pourquoi d’après lui la psychanalyse et le matérialisme historique de Karl Marx ne sont pas de la science ; car ils ne sont pas réfutables. Seulement pour le pire opposant du cercle de vienne, la science peut se définir comme étant une recherche de la vérité et les valeurs qui l’accompagne comme favorables à cette recherche. C’est pourquoi toute démarche qui ne recherche pas la vérité n’est pas de la science. La science est une « progression raisonnée et peut être asymptotique ». C’est ce qu’il nomme la « véri-similitude » ou encore la « véri-similarité ». Entendons par là la ressemblance à la vérité. La science est alors une progression au moyen de critique.
Pour cet auteur, la progression se fait par cumulation, par étage, le progrès est linéaire. Si par exemple on a une théorie 2, elle doit être à même d’expliquer la théorie T1 et T0. Aussi, chaque nouvelle théorie est meilleure que celles qui l’on précédées. « La nouvelle théorie doit retrouver les succès de l’ancienne, elle doit échapper à ses échecs et faire des prédictions supplémentaires ».
Pour Popper, l’investigation scientifique débute avec un problème, et se poursuit par sa solution. Cette caractérisation n’envisage pas que des problèmes puissent être mal formulés, ni qu’on puisse étudier les propriétés d’objets et de processus que des conceptions ultérieures déclareront inexistants. Il s’ensuit que les problèmes de cette seconde espèce ne sont pas résolus : ils sont dissous et éliminés du domaine de la recherche légitime. C’est un tel point de vue que Feyerabend traite de dogmatique et ceci ne favorise pas l’éclosion de la science. C’est contre le positivisme militant que les partisans de l’autoritarisme élitiste s’insurgent : Kuhn, Lakatos.
Pour Kuhn, le progrès scientifique ne se fait pas par cumulation comme chez Popper. Mais par discontinuité. Les théories scientifiques sont incommensurables les unes les autres. Il a remarqué que différentes théories utilisaient des concepts qui ne peuvent pas être réduits aux relations logiques habituelles d’inclusion, d’exclusion, d’intersection ; mais faisaient voir les choses différentes pour organiser la recherche ainsi que les règles d’évaluation de ses résultats.
Les chercheurs sont influencés chacun par leur milieu ; Leur éducation. Et ils voient les chosent comme leur environnement les a amenés à les voir. Dans la Maât, plus précisément dans l’article qui porte sur la théorie kuhnienne de la perception, Eugène Emboussi Nyano illustre l’exemple de Kuhn au sujet de deux individus en présence du canard et du lapin. Et il constate qu’ils peuvent voir des choses différentes : canard pour l’un et lapin pour l’autre. « L’apprentissage par ostension contribue au conditionnement de l’appareil sensible de la maniére, et on récompense une réaction sensible, et on en pénalise une autre. Le procédé est celui du conditionnement instrumental : la réaction récompensée est intégrée dans le processus nerveux, elle devient un reflexe. C’est dans ce sens que Kuhn parle de programmation(…). Programmer, c’est introduire des « habitudes » dans l’organisme ».
On comprend donc que pour Kuhn, nous ne percevons que comme nous avons appris à percevoir, c’est-à-dire selon les attentes créées en nous par le programme éducatif. C’est ainsi que les scientifiques engagés dans une théorie ou un programme sur les paradigmes se comportent comme des gens ayant adopté un mode de vie. Comme ce mode de vie leur parait naturel, il regarde naturellement le monde en se servant des lunettes que celui-ci leur fournit. Comme ces lunettes sont adaptées au monde qu’elles servent ; avoir ce monde nous parait évident dénué de contradiction comme étant le monde. C’ est pourquoi l’auteur des révolutions scientifiques, tout comme Feyerabend ne critique pas ce caractère partisan de la science ou des écoles scientifiques, que les choses auxquelles nous sommes habituées nous paraissent lire le monde tel qu’il est. Ce qu’ils disent c’est que si notre adhésion à des théories scientifiques est quelque chose de semblable à l’adhésion à un mode de vie il se trouve qu’il puisse avoir d’autres manières de lire le monde, de s’accommoder à sa factualité. On peut entretenir plusieurs modes de vie en même temps, même s’ils sont contradictoires.
Pour Kuhn, chaque scientifique est guidé dans sa recherche par un paradigme. Et la science normale présuppose nécessairement la révolution. Il appelle science normale, les énigmes. Les scientifiques résolvent les petites difficultés de la théorie en s’ouvrant à d’autres théories. Chez Kuhn le progrès scientifique c’est le passage de la science normale à la science révolutionnaire. Et on retombe encore après dans la science normale. C’est une conservation permanente.On a donc affaire à une psychologie singulière.
Parlons maintenant de la fonction normale .Premièrement, elle accepte que le paradigme soit comme un guide pour le scientifique. « As a glance at any baconian natural history or a survey is vasly too complex to be explored even approximately at random ». Ce point de vue n’est pas nouveau. Il était déjà soutenu par Bacon. Et il cache comme idée maitresse que la construction du savoir nécessite un guide. Parce qu’il ne se meut pas de lui-meme.Il a besoin d’une théorie et d’un chercheur pour lui donner un sens. Kuhn « defends not only the use of theoretical assumptions but the exclusive choice of one particular set of ideas, the monomaniac concern wiht only one singel point of views. He defends such a procedure first, because it plays a role in actual science as he sees it .He defend it also for a second reason that is somewhat more recondite as the prerences behind it are not made explicit. He defends it because he believe that its adoption will in the end lead to the overthrow of the very same paradigm to which the scientists have restricted themselves in the first place ».
La science pure ou mature enferme le chercheur dans son paradigme et l’empêche de se détacher de sa théorie. Les autres théories satellites servent juste à résoudre les difficultés rencontrée par la théorie en vigueur sans toute fois la changer c’est ce que Lakatos appelle « noyau dur ».Parce que la science mature de Kuhn ne tient pas compte de la nature, parce qu’elle donne la primauté à la théorie qu’elle est difficile à suivre. Feyerabend dégage à cet effet trois difficultés de l’argument fonctionnel. D’abord il ne comprend pas comment le désir de la révolution peut voulu par Kuhn. Vue que si ce dernier veut un changement nous avons quelque de mieux. « It is impossible to say this because pre-revolutionary and post-revolutionary paradigms are frequently incommensurable ».
Ensuite l’autre difficulté vient de ce que Lakatos nomme « noyau dur »de la transition science normale /révolution .Le noyau dur nous révèle les éléments que nous ne voulons pas amender. C’est pourquoi this « such elements would force us to consider different way of bringing about a révolution ». C’est enfin impensable qu’un chercheur puisse réfuter un paradigme pour la simple raison qu’il n’arrive pas à le comprendre. Et non parce qu’il a des arguments contre. « Killing the representatives of the status quo would be another way for braeking up a paradigm.
Ce qu’il y a lieu de faire c’est de trouver les éléments susceptibles de l’enrichir à fin de la rendre claire. C’est de cette façon que procède beaucoup de disciplines scientifiques, de même que les théories « l’on doit apprendre à discuter avec des termes inexpliqués et à utiliser des phrases pour l’usage desquelles on ne dispose pas encore des règles claires (…) de même l’inventeur d’une nouvelle conception du monde doit être capable d’énoncer des absurdités jusqu’à ce que la somme d’absurdités créées par lui et ses amis soit assez grande pour donner un sens à toutes ses parties » c’est ainsi que la logique classique n’arriva sur scène que quand il eut des éléments de discussion suffisants pour lui servir de point de départ et de terrain de vérification. L’arithmétique se développa sans que le concept de nombre soit compris clairement ; il ne fut comprit que lorsqu’il exista une somme suffisante de faits arithmétiques pour lui donner corps. C’est ça le principe de ténacité chez Feyerabend.Tenacity « means that one is encouraged not just to follow one’s inclination but to develop them further, to raise them, with help of criticism to a higher level of consciousness » and proliferation means that there is no need to suppress even the most outlandish product of the human brain. Every one may follow his inclinations and science, conceived as a critical enterprise, will profit from such an activity.
Pour Kuhn, la science normale est une succession entre la période normale et les révolutions scientifiques. La période normale est moniste. Et les révolutions sont pluralistes jusqu’à ce que le nouveau paradigme qui émerge ait un support suffisamment solide pour retourner à la science normale. La transition entre la science normale et la révolution se fait par une comparaison entre le paradigme en vigueur d’avec les théories alternatives. Pour Kuhn, la prolifération ne vient pas après la révolution. « A little imagination and a little more historical research then shows that proliferation not only immediately precedes revolution, but that it is there all the time. Science as we know is not a temporal succession of a normal periods and of proliferation, it is their juxtaposition ». C’est pourquoi Feyerabend s’accorde avec le model de Lakatos selon lequel la relation entre la prolifération et la révolution est une, de simultanéité et d’interaction. Seulement une question se pose si la science consiste en une constante interaction entre la période normale et la révolution si c’est cette interaction qui lui permet d’avancer, pourquoi les éléments de la révolution se font voir en de rares occasions ?
Feyerabend pense que nous ne devons pas attendre la révolution. On doit la provoquer. La science est une révolution permanente, les nouveaux problèmes, nécessitent de nouvelles solutions. Il ne faut pas attendre qu’un paradigme soit en difficultés pour l’ouvrir à d’autres théories. Même les éléments normaux, ceux qui sont approuvés par la majorité peuvent être passible d’un changement. Parce que la nouvelle génération peut avoir elle aussi une autre vision des choses. Ou encore parce qu’un scientifique de renom a décidé de voir les choses autrement. Bien plus, encore si l’un des membres influents de cette théorie meurt. C’est pourquoi Feyerabend dit des révolutions qu’elles sont «the outward manifestation of a change of a normal component than cannot be accounted for in any reasonable fashion ». Ce point de vue de l’enfant terrible de l’épistémologie contemporaine sur sa conception des révolutions scientifiques peut-il faire avancer la science ?

La théorie scientifique si on s’en tient à Feyerabend a besoin d’être muri avant de s’ouvrir à la critique. Et cet exercice prend un temps considérable. Dans cette perspective, notre paradigme en vigueur qui doit être protégé par nous .Si tel est le cas, définir la science comme une révolution permanente devient paradoxal. Parce que la révolution ne peut subvenir que s’il y a déjà une théorie. Sans théorie il n’y a pas révolution. On comprend qu’il y a deux moments. Le point de vue de Kuhn peut donc être à reconsidérer.
Aussi, la science a besoin de quelque chose de stable, sa substance. Ce qui reste ou qui résiste à tout changement. Sinon on tombe dans l’anarchie et on ne sait plus si on est dans la science ou dans la non science. Quand on accepte l’argument de la prolifération, on a tendance à tout mélanger, à prendre n’importe quoi pour injecter dans le domaine de la science et ceci au lieu de nous rapprocher de la vérité peu plutôt nous en éloigner. Chaque disciple a ses principes de bases qui la régissent et la distingue des autres. On ne peut pas utiliser par exemple la biologie, pour la chimie, la philosophie etc. pour expliquer le théorème de Pythagore. Sous prétexte qu’on doit s’ouvrir au monde. Cet argument est faible est très pauvre même pour être soutenable. Cependant, Feyerabend pense t-il que parce qu’il faut faire feu de tout bois. Tout bois est bon pour tout feu ?
Pour Feyerabend, tout ne peut pas faire la science. C’est pourquoi il pense que les théories doivent coller avec la pratique. Les nouveaux problèmes nécessitent de nouvelles solutions. Et la théorie doit toujours être collée aux faits et vice versa. C’est pourquoi théorie et fait sont inséparables ; vu que les faits génèrent leurs propres théories.
Une autre nouveauté de l’enfant terrible est qu’il critique la conception moniste. Qui donne la primauté aux faits. A Celle-là, il oppose le pluralisme qui n’est ni dogmatique, ni radical, mais raisonnable. Elle donne la chance à tout le monde de participer à l’édifice de la science. Parce que la science n’est pas seulement une affaire d’élites mais de tout le monde. C’est pourquoi les scientifiques doivent rendre compte de leur découverte. Aussi, parce qu’ils sont financés dans leur recherche par l’Etat.
Bien plus, pour le pire ennemi de la science, même si une théorie ne correspond pas encore aux faits, même si elle ne nous parait pas claire, ce n’est pas pour autant que nous devons la rejeter. « Si nous ne connaissons pas la vérité, si les théories et les programmes que nous avons peuvent être balayés avant même que nous ne comprenons l’intérêt, alors ce qu’il y a affaire c’est s’enfermer sur nos théories et tenter de leur donner le meilleur développement avant de les confronter à la critique ». On comprend dans cette mesure que c’est l’intuition du scientifique est primaire et que la critique apparait comme secondaire. Ceci vient de ce que le progré, est du coté de l’intuition du chercheur. Une intuition qui n’est pas assez solide pour résister aux arguments qui peuvent lui être opposés même si cela ne stipule pas que cette intuition est fausse. Par conséquent il serait irrationnel d’abandonner cette intuition parce qu’elle serait écartée par la critique. Il faut alors mettre en quarantaine la critique le temps de constituer sa substance. Si on s’ouvre à la critique elle disparait et elle perd le pouvoir de renouvellement à la science.
Un argument de type historique est appelé en renfort Feyerabend, Kuhn et Hanson soulignent que dans l’histoire des sciences on a souvent vu que les scientifiques ne sont pas ouverts que celle. Qu’ils ne se pressaient pas de critiquer leurs doctrines mais de les protéger. Quelque part ils ont raison de le faire parce que c’est une telle attitude qui a permis à la science de progresser. Derrière cet argument, on peut percevoir la critique que Feyerabend adresse à la philosophie des sciences. Le fait qu’elle soit basée sur les principes qu’elle veut universels, qui peuvent être rationnellement défendables mais qui ne correspondent en rien à la pratique de la science.
Feyerabend pense qu’il est très important voire nécessaire que les scientifiques tiennent compte de la pratique réelle de la science et non plus uniquement de leurs principes généraux quelque beaux qu’ils soient. Ce qu’il y a lieu de faire c’est de trouver les éléments susceptibles de l’enrichir à fin de la rendre claire. C’est de cette façon que procède beaucoup de disciplines scientifiques, de même que les théories « l’on doit apprendre à discuter avec des termes appliqués et à utiliser des phrases pour l’usage desquelles on ne dispose pas encore des règles claires(…) de même l’inventeur d’une nouvelle conception du monde doit être capable d’énoncer des absurdités jusqu’à ce que la somme d’absurdités créées par lui et ses amis soit assez grande pour donner un sens à toutes ses parties » c’est ainsi que la logique classique n’arrive sur scène que quand il eut des éléments de discussion suffisants pour lui servir de point de départ et de terrain de vérification. L’arithmétique se développa sans que le concept de nombre soit compris clairement ; il ne fut compris que lorsqu’il exista une somme suffisante de faits arithmétiques pour lui donner corps. C’est ça le principe de ténacité chez Feyerabend. Tenacity « means that one is encouraged not just to follow one’s inclination, but to develop them further, to raise them, with help of criticism to a higher level of articulation and there by raise their defence to higher level of consciousness ». And proliferation means that there is no need to supress even the most outlandish product of the human brain. Everyone may follow his inclinations and science, conceided as a critical enterprise, will profit from such an activity.



Au final, Feyerabend dans ce chapitre se préoccupe du progrès scientifique en passant par une critique de l’empirisme radical qui une entrave à cette évolution. Et il pense que pour que celui-ci soit possible il faudrait que les hommes de science puissent être ouverts à la critique. Qu’ils acceptent la pluralité des opinions, le relativisme parce que la réalité est très complexe et ne se lit pas de la même façon par tout le monde. Chacun à sa manière de lire le monde qui est influencée par son environnement, sa langue etc. Aussi, nous devons ne pas donner à la science la place qu’elle ne mérite pas. A savoir la poser comme supérieure à d’autres disciplines. Parce qu’elles sont incommensurables les unes les autres.






par NDJANJO NDEDI EMMA-MAXIMINE
PHILO3
PRESIDENTE DU FAS

compte rendu de lecture

Feyerabend, Contre la méthode, traduction française, Baudouin jurdant et Agnès Schunberger, paris, éd.du seuil, 1979, chap. 17.
Auteur du XXIème siècle, Paul Karl Feyerabend est un philosophe viennois. Sa contribution en philosophie des sciences est grande. Dans la mesure où il aborde plusieurs problèmes qui gangrènent l’épistémologie contemporaine. On pense notamment à la définition de cette discipline, au réalisme, au relativisme, à la méthode, à la démarcation de la science d’avec la non science, à l’objectivité etc. Dans Contre la Méthode, plus précisément dans son chapitre 17 qui est l’objet de notre préoccupation, il met en exergue l’incommensurabilité en science. Qui est un appel à la pluralité de théories, à leur incomparabilité, à l’ouverture de la science à d’autres disciplines qui pourraient participer à sa compréhension. Aussi dans cette partie, nous avons l’éternel problème de la démarcation et l’appel de l’enfant terrible au relativisme en raison de la complexité que revêt la réalité. Avant de défendre sa thèse sur l’incommensurabilité, il commence par présenter la thése de la stabilité, par la suite l’incommensurabilité développée par Lakatos et Kuhn.
Le problème de la démarcation reste un très crucial en philosophie des sciences. Parce qu’elle a fait couler beaucoup d’encre. Et aussi, d’après certains auteurs à l’instar de Wittgenstein par exemple, il empêche à la science d’être confondu à la non science. Pour cet auteur : « la science est l’ensemble des énoncés vrais » . Les autres énoncés à savoir les énoncés faux doivent être classés comme étant de la non science. Dans cette perspective donc la science est comparable à la non science. Et elle est même supérieure. En ce sens que c’est elle qui permet d’aboutir à la vérité. Bien plus, le précurseur du cercle de vienne s’est intéressé à la question du langage en science. En effet, il pense qu’on parle une langue comme on joue. Avec des règles bien déterminées. Sa pratique et sa pédagogie. « Les règles disent comment la langue doit être écrite. Quand elle porte sur la syntaxe, elle renvoie à l’ordre des mots dans la phrase. Quand elle porte sur la sémantique elles disent comment se constituent les significations dans une langue» .On comprend d’après ce qui précède qu’il n’y a pas de place pour le hasard en ce qui concerne la langue. Cette thèse sur le langage va être le point d’appui des thèses qui ont précédées Feyerabend. Commençons par celle de Whorf puis celle de Niels Bohr.
Pour Whorf, «les langues et les types de réactions qu’elles impliquent ne sont pas seulement des instruments servant à décrire les évènements (faits, états de choses) mais aussi les façonnent : leur « grammaire »contient une cosmologie, une conception générale du monde, de la société, de la situation de l’homme, qui influence la pensée, le comportement et la perception ».
Ceci signifie premièrement que les langues et leurs significations différentes les unes les autres. Deuxième, la langue permet de décrire les faits mais aussi les changements. Troisièmement la conséquence qui en découle est que chaque langue en fonction des mots qu’elle utilise et de la signification qu’elle en donne est une vision du monde, un « mode de vie » une manière le comportement et la conception. C’est pourquoi il arrive très souvent que les personnes d’une même localité ou qui parlent un même dialecte aient une même façon de voir les choses. D’ou cette célèbre formule « dis-moi d’où tu viens et je te dirais qui tu es».
Aussi, Whorf pense que « la cosmologie d’une langue est exprimée en partie par l’usage manifeste des mots, mais elle repose aussi sur des classifications « qui n’ont pas de signe distinctif (…) mais qui opèrent par l’entremise d’un central invisible établissant tout un réseau de relations, de manière à déterminer certains autres mots indiquant sa catégorie » .Certains mots dans le langage très souvent sont utilisés pour désigner le genre humain. Sans distinction de sexe. Cependant chacun des mots employés désigne soit « une femme », soit « un homme ». Mais ces détails ne sont pas ressentis dans le discours jusqu’à ce que cela s’avère nécessaire.
Grosomodo, nous avons vu avec Whorf que les langues naturelles ont des significations différentes. Et par conséquent ne peuvent être comparées les unes les autres. C’est également le cas pour les théories scientifiques telles que la théorie aristotélicienne du mouvement, la théorie de la relativité, la théorie des quanta, la cosmologie classique et moderne. C’est en raison de cette différence qu’elles sont incommensurables c’est également dans le même sens que Bohr affirmait : « la tache de la science est à la fois d’étendre le champ de notre expérience et de le réduire à l’ordre » .
Il n’y a pas moyen de saisir la transition d’une attitude à l’autre. L’image perçue dépend « d’attitudes mentales » qui peuvent être changées à volonté. On peut objecter à cette théorie instrumentaliste que tout changement de langue n’est pas obligatoirement fonction de changement perceptif.
Pour cette école, nous jugeons ou percevons les objets avec les lunettes de notre culture. C’est pourquoi « notre attitude envers d’autres races, ou envers ceux dont l’héritage culturel est différent, dépend souvent d’attitudes « pétrifiées» de la seconde espèce : ayant appris à lire les visages selon une formule standard, nous portons des jugements standard et sommes égarés » . Feyerabend illustre cette attitude dogmatique par un exemple d’attitudes physiologiquement déterminant qui conduit à l’incommensurabilité : c’est le développement de la perception humaine comme Piaget et son école l’ont suggéré.
La perception d’un enfant passe par différents stades avant d’atteindre la relative stabilité de la forme adulte. Il existe ainsi un stade ou les objets semblent se comporter tout à fait comme des images persistantes et sont traités comme telles : l’enfant suit l’objet des yeux jusqu’à ce que cet objet disparaisse ; il ne fait pas le moindre effort physique minime, du reste déjà à sa portée. Il ne montre même aucune tendance à chercher ce qui va de soi « Conceptuellement parlant ». Car il serait absurde de chercher une image persistante dont le concept est tout à fait étranger à l’image perceptive d’objets matériels, change la situation de manière spectaculaire. Il se produit une réorientation radicale des modes de comportement, et, comme on peut l’imaginer, des modes de pensée. Des images persistantes ou des expériences analogues existent encore, mais elles sont maintenant difficiles à trouver et doivent être découvertes par des méthodes spéciales. De telles méthodes sont solidaires d’un nouveau système conceptuel et ne peuvent pas faire resurgir exactement les mêmes phénomènes que ceux du stade antérieur. Ni les images persistantes ni les pseudo-images persistantes n’ont de place spéciale dans le nouveau monde. Elles ne sont pas traitées comme des évidences sur lesquelles la nouvelle notion d’un objet matériel pourrait reposer. Elles ne peuvent pas non plus être utilisées pour expliquer cette notion, car les images apparaissent en même temps qu’elle ; elles en dépendent et donc sont absentes de l’esprit quand il ne reconnait pas encore les objets matériels ; quant aux pseudo-images persistantes, elles disparaissent aussitôt qu’une telle reconnaissance a eu lieu, de sorte que le champ perceptif ne contient jamais à la fois des images persistantes et des pseudo-images persistantes.
Nous pouvons tirer de cet exemple au moins deux conclusions. Chaque stade de perception a une façon propre d’observer et de percevoir l’objet. Le passage d’un stade à un autre n’est pas une continuité ou cumulation du stade « a » d’avec le stade « b » c’est plutôt une discontinuité et le progrès se fait voir par l’utilisation des méthodes spéciales. Seulement ce changement ou cette évolution au lieu d’être continuelle se stabilise à l’âge adulte. Ce qui peut paraitre paradoxal. Dans la mesure où à cet âge là le système nerveux de l’homme est déjà constitué. Et il arrête d’agir par simple reflexes archaïques. Mais il refuse de développer sa perception, d’apporter différentes interprétations aux choses qu’il perçoit pour s’enfermer dans les règles pré établies ou encore pour parler comme le pire ennemi de la science, il refuse d’échapper aux « lunettes poppériennes ».Or, on doit développer de nouvelles relation perceptives et conceptuelles y compris celles implicites. Et cela ne peut être possible que si on admet que chaque mode de présentation a ses limites ; « le changement scientifique en passant d’un mode d’expression à un autre, rend souvent inconcevable ce qui était concevable auparavant et produit ainsi une transformation fondamentale dans la cosmologie : nous entrons dans un nouveau monde, contenant de nouvelles entités, aux rapports nouveaux et surprenants. Ces traits du changement scientifique sont souvent dissimulés par des méthodes de reconstruction et d’interprétation qui se concentrent sur le formalisme, négligent les relations implicites et tiennent pour acquis que fondamentalement, la science la science s’occupe d’un domaine unifié d’événements à savoir : les observations ou les états de faits classiques ».
C’est contre cette façon dogmatique de voir la science que Feyerabend propose le « style archaïque » tel que le définit Emanuel Loewy dans son ouvrage sur l’art de la Grèce antique a les caractéristiques suivantes :
- La représentation d’une forme dépend du contour qui peut garder la valeur d’une ligne indépendante ou être constitué par les limites d’une silhouette.
- En général, les figures montrent leurs différentes parties sous leur aspect le plus complet même cela entraine une maladresse dans la composition, et « un certain manque de respect pour les rapports spatiaux » : on donne aux différentes parties leur valeur connue, même quand cela s’oppose à la manière dont elles sont vues par rapport à l’ensemble.
L’auteur de Contre la méthode conclut alors que : « le style archaïque change à la suite de nombreuses observations délibérées de la nature qui modifient les pures images mentales ».Il est donc le résultat d’un effort conscient plutôt que celui d’une réaction naturelle aux dépôts internes de stimuli externes. « Au lieu de rechercher les causes psychologiques d’un style nous devrions donc plutôt essayer de découvrir ses éléments, analyser ses fonctions, les comparer avec d’autres phénomènes de la même culture et arriver ainsi à définir les grandes lignes de l’image sous-jacente du monde, sans oublier d’expliquer la manière dont cette image du monde, influence la perception, la pensée, le raisonnement, et les limites qu’elle impose aux divagations de l’imagination » . Dans cette perspective le savoir est le résultat d’une enquête complexe, menée à partir de points de vue appropriés.
Le mode présentation archaïque est identique à celle d’un anthropologue étudiant l’image du monde d’une association de tribus. Quand un anthropologue essaie de découvrir la cosmologie d’une tribu, il apprend la langue et les habitudes sociales fondamentales. Il tient compte même des activités qui peuvent apparaitre à première vue sans importance. Dans la mesure où celles-ci peuvent être d’une grande importance pour la compréhension de cette tribu. « Chaque élément d’information est une pièce apportée à la construction de la compréhension, ce qui signifie qu’il doit être clarifié par la découverte d’autres pièces dans la langue et l’idéologie de la tribu, plutôt que des définitions prématurées. Des affirmations comme : les Nuer ne peuvent pas parler du temps ainsi de suite » .
Il faut donc faire feu de tout bois. Avoir une attitude d’ouverture, et se dire que c’est en prenant en compte même les plus petits détails qu’on peut arriver à quelque chose de bien. Pour Feyerabend la méthode anthropologique est celle correcte pour étudier la structure de la science. Même si ce point de vue ne peut pas être partagé par les logiciens ni même les philosophes radicaux. Pour mieux percevoir cette opposition, prenons un auteur comme Gédymin que l’auteur cite dans cette partie. Pour lui, la logique « est un système qu’il affectionne particulièrement, et qui est assez général, mais qui n’inclut certainement pas tout domaine. Une étude logique de la science (…) est une étude des groupes de formules qui appartiennent à ce système, de leur structure, des propriétés de leurs constituants ultimes (intersection, extension, etc), de leurs conséquences, et des modèles possibles » . Pour Giedymin ouvrir la science à une autre discipline pourrait être la cause des imperfections qui surviennent pendant la recherche. C’est pourquoi l’attitude d’ouverture doit être écartée d’une analyse satisfaisante. « La science est une axiomatique + un modèle théorique + des règles de correspondance + un langage d’observation » . Mais la position de Giedymin contribue à ralentir les progrès scientifiques. Parce que vue sous cet angle, la science fonctionne comme une église. Et ceci est contradictoire quand on regarde la façon dont la science fonctionne comme une église. Et ceci est contradictoire quand on regarde la façon dont la science a fonctionné depuis l’antiquité. Ce qui a permis l’essor de la science c’est la liberté de pensée qui animait les scientifiques, leur envie de découvrir de nouvelles choses. L’idée que la science n’a pas encore été achevée. Et les auteurs comme Hanson, Kuhn, Lakatos… montrent que les logiciens négligent non seulement les traits ornementaux inessentiels de la science, mais ces trais même qui la font progresser et lui permettent d’exister. Pour les philosophes naïfs, la vérité scientifique nous est donnée directement. C’est pourquoi les énoncés implicites sont intolérables. Et sont classés comme étant de la non science. Pourtant c’est de tels énoncés qui nous permettent de découvrir de nouvelles idées, celles différentes de ce qui est généralement admis. Feyerabend encourage même une telle attitude dans la recherche « la contre –induction ». Partir de ce qui n’est pas admit pour enrichir la science. Le chercheur doit alors trouver les éléments pour renforcer sa théorie avant de la confronter à d’autres théories concurrentes. C’est ça son principe de tenacité.Car construire une nouvelle conception du monde et un bouveau langage est un processus qui prend un temps considérable. « En science aussi bien qu’en méta-science : les termes du nouveau langage ne deviennent clairs que lorsque le processus est suffisamment avancé pour que chaque mot isolé se trouve le centre de nombreuses lignes qui le relient à d’autres mots, d’autres phrases, à des parties de raisonnement des gestes qui tout d’abord paraissent absurdes mais qui deviennent parfaitement raisonnables une fois ces liens établis » .
Toute discipline ne prend corps qu’à partir du moment où il y a des éléments de discussion suffisants pour lui servir de point de départ et de terrain de vérification. De même une théorie adéquate de la signification et de l’incommensurabilité ne peuvent exister qu’après qu’un nombre suffisant de faits aient été rassemblés pour faire de cette théorie quelque chose de plus qu’un exercice de gymnastique conceptuelle. Or l’investigation dit Popper, « débute avec un problème, et se poursuit par sa solution. Cette caractérisation n’envisage pas que des problèmes puissent être mal formulés, ni qu’on puisse étudier les propriétés d’objets et de processus que des conceptions ultérieures déclareront inexistants. Il s’ensuit que les problèmes de cette seconde espèce ne sont pas résolus : ils sont dissous et éliminés du domaine de la recherche légitime » . Pour Popper la recherche commence quand il y a un problème en science, et son but c’est de trouver des solutions pour remédier au problème de l’heure. Si elle est incapable de le faire, elle doit être immédiatement remplacée. C’est par exemple le cas pour le problème de la vitesse absolue de la terre qui a été dissous par la théorie de la relativité. Et le problème de la trajectoire des électrons dans une expérience d’interférences qui s’est résolu grâce à la théorie des quanta.
De plus, Popper est cumulativiste. Il pense que la science se fait par étage. Que le progrès de la science est linéaire. Exemple si on a une théorie T1, elle doit pouvoir expliquer la théorie T0. Pour sa part, chaque nouvelle théorie est meilleure que les théories qui l’on précédées. « La nouvelle théorie doit retrouver les succès de l’ancienne, elle doit échapper à ses échecs et faire des prédictions supplémentaires ».
On voit de ce qui précède que le cumulativisme ne fait pas bon ménage avec l’incommensurabilité qui est plutôt discontinue. Mais on ne pas suivre cette thèse cumulativiste jusqu’au bout sans nous heurter à des difficultés. Car elle pose préalablement que, les classes de contenus de différentes théories peuvent être comparées. Une relation d’inclusion, d’exclusion ou d’intersection peut être établie entre elles. Pourtant les théories parce qu’elles sont différentes ne peuvent être comparées. C’est le cas de la relativité opposée à la mécanique classique qui est un exemple patent de deux cadres incommensurables. Comme autres exemples nous pouvons citer la théorie des quanta opposée à la mécanique classique, le matérialisme opposé au dualisme esprit –matière.
Cependant, à la suite de Popper, shapere a aussi essayé de montrer que les théories incommensurables ne sont pas seulement rares, mais qu’elles sont philosophiquement impossibles. Il a critiqué l’incommensurabilité que Feyerabend voit entre la théorie de l’impétus d’Aristote et la mécanique de Newton. En disant qu’il voit un grand nombre de (…) ressemblance et de continuité entre les deux théories.
La réponse que l’enfant terrible donne à cette critique est que la notion d’impétus était définie à partir d’une loi suspendue par Galilée et Newton. Et qui pour eux, cesse d’être un principe pour la constitution de faits. Bien plus, Feyerabend reconnait quels cadres et les concepts incommensurables peuvent exhiber de nombreuses ressemblances structurelles. Mais ça n’empêche pas que les principes universels d’un des cadres sont suspendus par l’autre. C’est cela même qui établit l’incommensurabilité malgré toutes les ressemblances qu’on pourrait découvrir. Les théories peuvent être interprétations, et incommensurables dans d’autres. C’est le cas de l’instrumentalisme, qui rend commensurables toutes les théories liées au même langage d’observation et interprétées à partir de ce langage. Un réalisme d’autre part, veut rendre compte de façon unifiée, à la fois de l’observable et du non observable, à cette fin, il se servira des termes les plus abstraits de n’importe quelle théorie pour les besoins de sa cause. Il se servira de tels termes soit pour donner un aux énoncés d’observation, soit pour donner un sens aux énoncés d’observation, soit pour remplacer leur interprétation habituelle.
Pour la plus part des empiristes, la théorie est collé aux faits « la science a pour intention ultime de systématiser les données de notre expérience » . Les théories scientifiques possèdent une signification, mais leur signification est seulement due au rapport avec l’expérience. Mais, si les termes théoriques ne peuvent pas être utilisés pour corriger l’interprétation des énoncés d’observation qui est elle-même donnée comme la seule et unique source de leur signification. Il se peut que le réalisme tel que décrit ici soit impossible. Partant que l’incommensurabilité ne peut pas paraitre aussi longtemps que nous restons à l’intérieur d’une méthode scientifique empiriste. Il n’y a qu’une seule chose que nous pouvons exiger d’une théorie, c’est qu’elle nous donne une image correcte du monde, c’est-à-dire de la totalité des faits, tels qu’ils sont constitués par ses propres concepts fondamentaux. Ainsi, les théories incommensurables peuvent être réfutées en découvrant les contradictions internes dont elles souffrent. Mais leur contenu ne peut être comparé. Il n’est pas non plus possible de porter un jugement sur leur vraissemblance, sauf dans les limites d’une théorie particuliére.De sorte qu’aucune des méthodes affirmant que les théories à comparer peuvent être mises en relation déductive ne peut ici être appliquée.
L’idée d’incommensurabilité est déjà présente chez Kuhn. Il a remarqué que « différentes théories (programmes de recherches, paradigmes) utilisaient des concepts qui ne peuvent pas être réduits aux relations logiques habituelles d’inclusion, d’exclusion, d’intersection ; mais faisaient voir les choses différemment, et retiennent des méthodes différentes pour organiser la recherche ainsi que les règles d’évaluations de ses résultats » . Avec Kuhn ; c’est la combinaison de tous ces éléments qui met un paradigme à l’abri des difficultés et le rend incomparable aux autres paradigmes. Ici on a affaire à une psychologie singulière.
Pendant que l’incommensurabilité chez Kuhn correspond à l’incommensurabilité des paradigmes, avec Feyerabend elle correspond à une disjonction déductive. Et le critère de comparabilité est une étiquette que lui colle de nombreux critiques. Même s’il reconnait qu’une comparaison au niveau du contenu ou de la vraisemblance était hors de question.
L’incommensurabilité en science, cherche à démontrer que le progrès en science n’est pas du à l’application des règles strict et dogmatiques comme celles d’une démarche consistant à s’écarter des idées reçues et des théories dominantes. A s’ouvrir à d’autres modes de vie. Afin que la quantité de théories alternatives pour un domaine de discussion augmente. Tout en étant incommensurable. La théorie pragmatique selon laquelle la signification d’un énoncé d’observation est déterminée par son usage, et la théorie phénoménologique selon laquelle elle est déterminée par le phénomène, qui nous fait l’affirmer comme vraie cèdent place au réalisme pragmatique de Feyerabend selon lequel l’interprétation d’un langage d’observation provient de la théorie qui explique ce que nous observons, et change aussitôt que cette théorie change.



par NDJANJO NDEDI EMMA-MAXIMINE
PHILO3
PRESIDENTE DU FAS

fiche de lecture de Feyerabend

Feyerabend P.k., « Une tentative d’interprétation réaliste de l’’expérience », in Réalisme, Rationalisme, et Méthodes Scientifiques, Paris, éd. Dianoïa, 2005, (p .55 à 78).
Feyerabend a fortement marqué le XXe par ses contributions en épistémologie contemporaine. Il s’est occupé des questions fondamentales que soulève la philosophie des sciences. On pense notamment aux problèmes de la méthode, l’origine, l’objectivité, la vérité scientifique, la démarcation de la science d’avec la non science qu’on appelle encore le problème de Kant. Cette dernière préoccupation renvoie à la question qu’est-ce que la science ? Feyerabend se pose le problème de savoir comment la comprendre, ce qui l’amène à interpréter ses productions, et en particulier les théories. Une telle question met en avant les grandes théories scientifiques. Notons déjà que la question de ce qu’est l’essence de la question de qu’est l’essence de la science est présente depuis les présocratiques avec Parménide et sa fameuse formule « l’être est. Le non être n’est pas ». A sa suite Héraclite « Tout coule rien ne demeure ». Et nous avons Platon qui fait une sorte de synthèse de ces deux positions avec sa conception de deux positions avec sa conception de deux mondes séparés. Le vrai monde celui des Idées. Qui « est » chez Parménide et le monde sensible, changeant qui correspond au « pantare » d’Héraclite. Cette question est d’autant plus importante qu’elle évolue dans le temps. Ce sont par exemple les points de vue des Atomistes tels que : Démocrite, Epicure, ou Lucrèce qui servent de point d’encrage aux positions contemporaines. Pour les atomistes, le monde est fait des atomes et du vide. Au delà il n’y a rien. La réalité est donc matérielle. C’est à eux qu’on doit la doctrine du matérialisme antique et le principe de conservation de la matière qui stipule que « rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme tout devient ». On comprend alors que cette question de la réalité est présente également chez les contemporains qui pensent que l’élément de base c’est l’atome. Seulement, celui ci n’est plus uniquement le petit élément insécable qu’il était dans l’antiquité. Il est le nœud de la relation dans laquelle on rencontre de nombreux éléments. Le problème devient alors : où est la réalité ? Est-elle dans les atomes ou les particules élémentaires ? Ceci nous renvoi directement à l’objet de notre étude. Le chapitre II « une interprétation réaliste de l’expérience », qui est le premier article que le dadaïste est écrit en anglais ; il s’agit d’une reformulation et d’une nouvelle présentation des principaux résultats de sa thèse viennoise faite sous la supervision de Kraft (cf. p17). Le texte est important car il s’agit des bases profondes de la philosophie de Feyerabend à savoir les enseignements du cercle de vienne. Il est question (dans cet extrait) pour l’anarchiste d’exposer la réfutation de la thèse de la stabilité des significations, qui se justifie par le langage ordinaire ; ou par la fondation des significations sur l’’enseignement observationnel. Pour résoudre un tel problème, il est question de comprendre la position de Feyerabend face à un tel débat. Il convient de présenter d’abord les thèses opposées qui représentent en même temps deux écoles de la philosophie des sciences : l’élémentarisme et le phénoménalisme. D’un coté, nous avons les tenants comme Bohr, Fermi, Pauli, et de l’autre, Einstein, Böhm. Tous sont partisans de la tradition classique. Contre cette pratique dogmatique, Feyerabend élabore sa théorie pragmatique de l’observation qui lui a souvent valu le titre de l’ennemi de la science.
Dès la première page de l’article II (cf. p55), exposées clairement les deux thèses suscitées. Niels Bohr pense que « la tache de la science est à la fois d’étendre le champs de notre expérience et de le réduire à l’ordre ». C’est l’instrumentalisme, c'est-à-dire la conception selon laquelle les théories scientifiques ne peuvent avoir pour ambition d’atteindre la vérité, mais de développer les instruments d’intelligence qui permettent de faire des prédictions et donc de « sauver les phénomènes » pour reprendre l’expression de Pierre Duhem. Feyerabend, pour mieux présenter cette thèse, s’appui sur le langage. L’interprétation d’un terme observationnel est déterminé parce qu’il est donné soit immédiatement avec l’acceptation, soit immédiatement avant le rejet de quelques phrases observationnelles convenant ce terme. C’est le principe de la signification phénoménologique. Bohr pense :
─ Qu’ « aucun contenu ne peut être saisi sans forme »,
─ Que « toute expérience… apparait dans le cadre de nos conceptions et formes de perceptions habituelles »
─ « quelque éloigner que le phénomène soit du champ d’explication de la physique classique, le compte rendu de toutes les données doit être exprimé en termes classiques ».
Ceci dit « nous ne pouvons par aucun moyen, nous passer de ces formes qui colorent tout notre langage et dans les termes desquels toute expérience doit en fin de compte être décrite ». Un tel point de vu est également partagé par Lakatos lorsqu’il pense qu’une théorie est encadrée et gouvernée par un programme de recherche. Or dans un programme, il y a un noyau dur qui ne consiste pas aux faits, mais en croyances de base qui gouvernent la réalité, et permet d’accumuler les faits qui serviront dans le contrôle des théories. On ne peut donc pas regarder sans théorie et, l’objet de toute perception suppose les intentions, un cadre pré-pensé, et des dispositions à voir ceci plutôt que cela. Bien plus, Kuhn affirme dans la structure des révolutions scientifiques, que c’est nous qui devons faire entrer la nature dans nos boites préfabriquées. Ce qui correspond à nos croyances, convictions, notre formation, notre engagement de recherche, sont plus fort que tout le reste. Et en particulier plus fort que notre appel à l’expérience, notre prétention du respect des faits, notre soit disant fidélité à la nature.
D’après l’instrumentalisme, la chose en soi n’est pas connaissable .C’est la raison pour laquelle l’esprit humain ne peut que faire des prédictions sous peine de tomber dans les antinomies de la raison pour parler comme Kant .Dans cette perspective les faits sont prévisibles.
Cette façon de voir les choses, n’est pas partagée par tous les épistémologues. Plus précisément, les partisans du holisme. Popper pour sa part, pense que l’instrumentalisme est une théorie de la limitation de l’esprit humain. Dans la mesure où elle réduit la pratique de la science à un « bricolage instrumental ». Puisqu’il ne s’intéresse pas à la réalité. Il étale sa division dans son livre intitulé la théorie quantique et le schisme en physique. La deuxième thèse du chapitre II est phénoménaliste (cf. p54). La science « a pour intention ultime de systématiser les données de notre expérience ». Ceci renvoi à dire que les théories scientifiques possèdent une signification, mais que leur signification est seulement due au rapport avec l’expérience. C’est pourquoi Popper pense que l’instrumentalisme est une théorie de la limitation de l’esprit humain. Elle réduit la pratique de la science à un bricolage instrumental. Or l’interprétation d’une expression est déterminée par son usage (cf. P60). L’interprétation d’un langage d’observation est uniquement et complètement déterminée par sa caractéristique. C’est qu’on nomme le principe de la signification pragmatique. Les théories scientifiques et autres hypothèses générales ne sont rien d’autre que les moyens commodes de systématisation des données de notre expérience. Ça revient à dire que les interprétations ne dépendent pas du statut de notre connaissance théorique. Les faits ne se suffisent pas à eux-mêmes. Et sont compréhensibles (les deux thèses suscitées).
D’après ces derniers, une théorie n’a de sens qu’en rapport aux faits. Celle ci devient obsolète et est appelée à être remplacée par une autre théorie. C’est le falsificationnisme chez Popper. Mais la signification pragmatique bien qu’elle accorde le primat à l’expérience ; n’exclut aucunement l’interprétation. Elle n’est pas la fétichisation des faits. Telle que pratiquée par les protestants avec leur « sola scriptura », ou encore, bon nombre de phénoménalistes « les expériences existent, rien d’autre n’existe » (cf. p60). Le principe de la signification pragmatique stipule que la caractéristique du langage de tous les jours est passablement stable (cf. p60). Comme on l’a vu plus haut, le langage est fonction de sa caractéristique. Pourtant, nous pensons avec Feyerabend qu’il est possible que l’interprétation d’un langage change sa caractéristique sans un quelconque effet perceptible. D’abord, parce que l’existence d’une certaine capacité observationnelle est compatible avec la plus part des diverses interprétations. Ensuite, parce qu’aucun ensemble d’observation n’est jamais suffisant pour que nous inférions logiquement n’importe laquelle de ces interprétations (le problème de l’induction).
Feyerabend pense qu’on ne peut pas suivre ses deux théories jusqu’au bout car, elles empêchent à la science de progresser : c’est la théorie de la stabilité. Résumons-la en trois idées essentielles :
─ La croyance en la physique classique n’a pas seulement influencée notre pensée mais aussi nos procédures expérimentales et même nos formes de perception. Cette idée donne une description correcte de l’effet que l’usage continue d’une théorie physique peut avoir sur nos pratiques et sur nos perceptions.
─ Nous n’inventons que les théories qui son suggérées par nos observations. Combinée avec la première idée, l’inductivisme implique qu’il est psychologiquement impossible de créer des concepts non classiques et d’inventer un schème conceptuel non classique.
─ La troisième idée concerne la signification pragmatique. D’après cette idée, l’usage des méthodes classiques et l’existence des formes de perception classique implique que le langage observationnel possède une interprétation classique.
Par opposition à cela, nous pouvons remarquer que même dans une situation où tous les faits semblent suggérer une théorie qui ne peut plus être maintenue comme universellement vraie, que même dans une telle situation, il n’est pas besoin que l’invention des nouveaux schèmes conceptuels soit psychologiquement impossible tant qu’il existe des images abstraites du monde qui peuvent être transformées en interprétation alternatives.
L’interprétation d’un langage peut changer sans aucun effet sur sa caractéristique. L’interprétation d’un langage observationnel est déterminée par les théories que nous utilisons pour expliquer ce que nous observons, et elles changent dès que ces théories changent.
Par opposition au positivisme, une position réaliste n’admet aucun énoncé dogmatique et incorrigible dans le champ de la connaissance. La science ne fonctionne pas comme une église, ni avec des règles immuables. La théorie de l’observation rend compte de l’appel empiriste ; Russel l’avait déjà compris quand il disait : « qui quitte ce territoire de l’expérience risque de fricoter avec l’absurde, de construire des châteaux en Espagne et de se payer de mots ». Dans ce sens, notre discours ne vaut rien s’il s’éloigne de trop de la pate du travail scientifique réel. On comprend donc que l’expérience, les faits, l’histoire réelle, pas de philosophie sans cela (cf. p16). Mais pour l’enfant terrible, il n’y a pas de philosophie des sciences qui ne s’arrête qu’à cela non plus, si non, elle n’aura aucun intérêt. Nous avons aussi besoin d’une source non observationnelle pour les interprétations. Une telle source est fournie par la spéculation dont on montre qu’elle joue un rôle important dans le cadre du réalisme.
Regarder du coté des théories, ce n’est ni évacuer, ni négliger l’expérience, mais ce n’est pas lui accorder une importance plus que méritée non plus. Il faut tirer partie de ce qu’on sait que l’expérience n’est jamais pure (cf. p15). Mettre en avant la théorie de l’observation, rend compte de l’appel empiriste ; mais elle se fait pragmatique, parce qu’elle renonce à l’idée que c’est l’expérience qui donne le dernier et est nécessairement indépendante de nous. Donner la place à l’explication c’’est reconnaitre la liberté du théoricien par rapport à l’expérience, donc la possibilité de prendre des chemins différents et de lire la même chose soit disant donnée par l’expérience.
On peut voir le monde d’une autre manière et s’accommoder à sa factualité. (cf. Cours du Dr Malolo : « science comme mode de vie ».Permettre à chacun de trouver son propre chemin .C’est ça le relativisme chez Feyerabend. Qui est un argument en faveur du pluralisme (cf. Maât, p.95) ; lequel pluralisme s’oppose donc au monisme. On voit à travers cela la dénonciation des figure de l’autoritarisme, à savoir que les intellectuels ou la science ou encore l’expérience devient naturelle .Cependant, ce relativisme exacerbé risque de nous plonger dans une sorte d’anarchie intellectuelle .C’est pourquoi il convient pour nous de passer en revue certains pans de la pensée feyerabendienne.

Quand l’auteur pense que les faits ne suffisent pas pour expliquer le monde, parce qu’ils ne nous disent pas comment les comprendre, ni comment les comprendre bien. Il est par là en train de sous estimer la puissance des faits. Et cette position à une conséquence grave. C’est que la science cesse seulement d’être une discipline expérimentale pour s’ouvrir à la métaphysique. Ce qui à notre avis peut paraitre paradoxal.
Aussi l’anarchisme de Feyerabend peut être un obstacle si on le transpose dans la société. Parce qu’il stipule que chacun peut apporter quelque chose à la science. Et que chacun a toujours raison de faire ce qu’il fait. Gonzalo Munevar pense qu’on ne peut pas étendre l’anarchisme sur le domaine éthique et social. Dans la mesure où ça pourrait causer une dépravation des mœurs. Cela pourrait également légitimer l’action des Nazis vis-à-vis des juifs. Ce qui relève d’une injustice.
Bien plus, Hilary Potnam voit en l’anarchisme de Feyerabend l’idée du « everything goes ».Toutes les choses sont bonnes. N’importe quoi peut faire l’affaire dans la science.
Malgré les limites apportées à la pensée de Feyerabend, ce texte reste important à plus d’un titre. Il a le mérite de démystifier la science. Et de nous informer de ce que la science n’est pas uniquement l’affaire des élites. Que chacun peut apporter quelque chose à la science. De même la science n’est pas dogmatique et ne fonctionne aucunement comme une église. Il faut donc faire feu de tout bois, C’est ce que nous devons comprendre du « anything goes ». Les méthodes établies ne sont pas suffisantes pour faire progresser la science. Au final il faut être ouvert à la critique. Mais seulement quand on a déjà assez muri la théorie.
Il a été question pour nous de comprendre l’expérience. Et pour ce faire il était judicieux de commencer par présenter les thèses positivistes qui pensent que l’expérience est ce qui nous permet de valider ou non une théorie. Pour enfin présenter la thèse de Feyerabend qui est un réalisme pragmatique. Nous pouvons donc retenir au sortir de cet exposé qu’au-delà de l’expérience il y a autre chose. L’expérience ne se suffit pas à elle-même .C’est pourquoi pour la comprendre il faut recourir à d’autres éléments.



par NDJANJO NDEDI EMMA-MAXIMINE
PHILO3 PRESIDENTE DU FAS